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Aline, France
 
Aline a trois correspondants dans le couloir de la mort. L'un est mort tristement un mois après qu'on lui ait rendu sa liberté. Aujourd'hui, elle continue d'écrire à Charles et a John au Texas. Elle dit:
Exhibition on line Nothing but the Truth
Les prisonniers dans le couloir de la mort ne sont pas des monstres, ce sont des êtres profonds, spirituels, curieux de la vie et plein de générosité. On se soutient mutuellement et ils m'apportent beaucoup (lire témoignage en entier ici).
 
Je ne pourrais pas survivre à cette expérience  sans de vrais amis comme Aline. C'est une bénédiction de l'avoir dans ma vie.
 
Charles
 
Charles est représenté par ACAT France
et Lutte Pour la Justice (Pau)
Je ressens que notre amitié est spéciale. Nous nous connaissons depuis des années maintenant, Aline.
Je suis heureux que tu partages des choses personnelles avec moi, et il en va de même pour moi. Notre amitié me fait sentir relié au reste du monde. Je te remercie de m'accorder une place dans ta vie, mon amie.
 
John est representé par Lutte Pour la Justice

 

A propos de Charles D. Flores

 

Je corresponds avec Charles depuis décembre 2012, j’ai reçu une carte de l’ACAT (action des chrétiens pour l’abolition de la torture) qui nous demandait de lui envoyer une carte pour Noël. Je connaissais déjà son cas par un comité de soutien situé à Pau, de notre association Lutte pour la justice.

Charles Flores est un Hispano-Américain de 44 ans, il est accusé depuis 1999 d’avoir tué une femme blanche de 64 ans pour la voler, depuis il est dans le couloir de la mort à Polunsky.

 

Charles dessine des cartes qui parlent de sa culture latine et a aussi écrit un livre : Mon combat dans le couloir de la mort qui a été traduit en français et édité chez Riveneuve.

 

J’ai donc reçu une réponse à ma carte le jour de mon anniversaire ce qui m’a beaucoup touchée, car je n’étais pas au meilleur de ma forme : « there is a reason you keep writing me and it is our task to discover what this reason is Â» La correspondance avec un condamné se passe dans les deux sens, nous nous épaulons mutuellement et ils m’apportent beaucoup.

 

Charles a une famille qui le soutient et qui est proche de lui : Â« My family love me and I love them more than I can express. We all want one thing me to be home and take care of them Â».

 

 C’est un homme chaleureux et très sociable comme tous les gens de sa culture mais parfois il peut déprimer ce qui est compréhensible : « there are times when my spirit i slow and my energy is lacking. This when I need to be able to lean on others and know they will help me gain my footing again Â»

 

Charles essaye de se défendre  en invoquant l’incompétence de son avocat et s’appuie sur le décret Martinez v Ryan qui lui permettrait un nouveau procès mais le Texas étant un exception en matière juridique, finalement c’est le cas Trevino qu’il peut invoquer.

C’est quelqu’un de très actif et qui va de l’avant car il est bien déterminé à sortir de là pour retrouver ses proches, il a monté un blog : www.innocentondeathrow.tumblr.com en anglais, et un en français :www.innocentdanscouloirdelamort.over-blog.com.

 

Les condamnés à mort ne sont pas tous des monstres ce sont des gens très spirituels et profonds, curieux de la vie et pleins de générosité. Entreprendre une correspondance peut parfois paraître fastidieux et très abstrait mais que de gratitude et de réconfort nous recevons de leur part car nous ne nous rendons pas compte du bien que nous leur faisons dans un tel environnement.

A propos de John Dewberry

 

Je corresponds avec John Dewberry  depuis 2008 c’est par une personne de l’association Lutte pour la justice, dont je suis membre que j’ai entendu parler de lui.

Je correspondais auparavant avec un autre condamné Michael Toney depuis 2000, mais il avait été libéré du couloir de la mort car reconnu innocent, puis un mois après il s’est tué dans un accident de camion. Reprendre une nouvelle correspondance demande du courage.

 

John Dewberry est sorti du couloir de la mort de Huntsville Polunsky Unit, car il  a bénéficié de la loi qui exempte les mineurs de la peine de mort en 2005. Il a donc une peine de prison à vie et essaye de faire réviser son procès mais il ne bénéficie plus de l’aide juridictionnelle pour ses appels pour faire reconnaître son innocence.

 

Depuis l’âge de 17 ans John est emprisonné il a 37 ans maintenant il a donc passé 20 ans en prison.

John est accusé à tort, d’avoir tué un ancien doyen de la faculté de Beaumont  au Texas : Elmer Rode.

C’est un cas typique d’arrestation avec quantité de zones d’ombres d’aveux signés sous la contrainte. John est issue d’un milieu modeste blanc avec une famille recomposée et avait tous les ingrédients pour constituer la victime idéale.

Il a écrit un livre avec l’aide d’une ancienne membre de notre association Céline Rouquette : # 999211 Lettres et écrits du couloir de la mort 2001-2006, ou l’on peut mieux comprendre sa personnalité.

 

Je ne suis jamais allée voir un condamné sur place et je me contente de leur écrire. Je ne leur écris que s’ils me répondent mais eux m’écrivent plusieurs fois quand je tarde à leur répondre. C’est un certain investissement mais quand je m’y mets je suis contente, j’essaye de répondre aux points de leur dernière lettre même si du temps a passé depuis, souvent je mets de la musique et je me plonge dans une discussion avec eux. Nous apprenons à nous connaître et cela prend un certain temps avant de pouvoir se trouver sur une même longueur d’onde. Je fais attention à me protéger émotionnellement car je connais mes limites je sais ce que je ne peux pas faire pour eux, ayant ma propre vie familiale et professionnelle. J’envoie surtout des photos de fleurs ou de mes enfants, de mes vacances car je sais que c’est une fenêtre sur la vie qui prend de grandes proportions pour eux. J’envoie parfois des livres et bien sûr de l’argent pour leur défense.

Je suis bien plus âgée que John et j’ai un certain recul sur la vie qu’il n’a pas mais c’est quelqu’un de bien. Ce qui m’intéresse c’est que justice lui soit rendue peu importe que je le voie ou non, c’est secondaire. Ce qui compte c’est qu’il puisse retrouver une vie normale et qu’il se reconstruise.

Voici quelques extraits de lettre : Â« Thank you again for your lettrer, you really warmed my heart and i feel like our friendship is special. We have known each other for many years now aline. I am glad that you share personnal things with me  and i will share more with you. it makes me feel more connected with the world. Thank you for allowing me to be part of your life my dear friend ! Â»

Depuis que je lui écrits John a changé trois fois de prison et la dernière toujours au Texas ne lui plait pas du tout car il y a beaucoup trop de violence et il sort très peu :

« It does get very hard sometimes, very difficult, and it does help very much to have friends such as you in my life, by my side that i know care about me, care about my life, if i live or die. You just can’t imagine how how it made me more dtermined to push forward on the project that I am working on right now. To know that you care enough or share such personnal things of your life and entrust of me. Â»

Les mots parlent d’eux même et c’est encourageant de savoir que l’on est utile pour eux qu’on réussit à les encourager contre un système qui les écrase et qui les méprise.

Je sais que John a demandé un enquêteur car il doit prouver qu’il a été mal défendu et apporte la preuve des erreurs dont il est victime, il doit être prêt pour son nouveau procès en cours fédérale.

Sa famille habite loin de sa prison et cela l’empêche de les voir plus souvent.

Le droit américain est très compliqué et je m’occupe surtout de lui remonter le moral.

Je sais qu’une chaîne de télévision française est venue le filmer grâce à une personne de notre association : Agnès Secrétan qui s’est occupée de cela et qui va le voir parfois.

 

John Dewberry Ferguson #130624

12120 Savage Drive

Midway, Texas 75852 USA

 

 

 

 

 

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